Le 7 avril dernier, Marie-Louis Lopéré, décédait à l’âge de 97 ans… Son nom ne nous dit rien et pourtant, elle a connu son heure de gloire en étant la vedette de la publicité Tipiak dans laquelle elle apparaissait tel qu’elle était : en vraie bigoudène. Avec son décès, ces bretonnes portant la coiffe traditionnelle vont-elles disparaitre ?
Où que vous soyez au Japon vous croiserez à un moment donné, une femme portant un kimono. Si la plupart d’entre-elles ont plus de 50 ans, on croise encore des jeunes femmes en habit traditionnel nippon.
Au-delà du ravissement pour les yeux que de passer à côté de ces femmes, cela montre que le Japon, pays résolument tourné vers le futur, sait aussi conserver ses traditions… Et comme disait une ancienne pub’, « la tradition, ça a du bon ! ».
La semaine dernière disparaissait Marie-Louis Lopéré. Si personne ne se souvient de ce nom, c’est qu’elle ne fut « célèbre » que durant le temps d’une publicité de 2012 pour Tipiak dans laquelle elle apparaissait en bigoudène ! Elle « accusait » la marque alimentaire de lui avoir volé sa recette en la traitant de « Pirates » !
Rappelons que la coiffe bigoudène est une coiffe en dentelle blanche qui était portée par les femmes du Pays bigouden en Bretagne. Elle mesure de trente à quarante centimètre et s’est imposée comme un symbole de la Bretagne au fil des siècles…
Marie-Louise Lopéré a commencé a porté cette coiffe quand elle avait dix ans… Autres temps, autre mœurs ! Maintenant que cette figure locale n’est plus, que va-t-il advenir de cette tradition ? De nos jours, seules quelques « vieilles bretonnes » arborent encore cette coiffe, mais la plupart sont nonagénaires et disparaissent avec le temps...
Sans être dans le « c’était mieux avant », la raréfaction des bigoudènes dans le paysage breton traduit une tendance forte en France, celle de la disparition progressive d’un grand nombre de nos traditions… Or, il ne faut pas se voiler la face, c’est en grande partie sur ses traditions qu’un peuple forge son unité ! Et en ces temps difficiles, on voit bien que cette unité s’est plus que délitée…
Jean-Philippe Tarot