En cette journée mondiale de la maladie de Parkinson (11 avril 2022), faisons le point sur la maladie neurodégénérative qui touche 300 000 personnes âgées en France, dont 25 000 nouveaux cas chaque année.
Comment les gériatres doivent-ils réagir ?
Chez les patients âgés en perte d'autonomie motrice, se pose la question de la maladie de Parkinson, encore sous-diagnostiquée en raison de la croyance persistante selon laquelle "il est normal de ralentir en vieillissant". On retrouve souvent des personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade avancé car elles sont tombées (parfois compliquées d'une pathologie fracturaire) et la maladie n'est pas diagnostiquée depuis plusieurs années.
Cette absence de diagnostic est préjudiciable car ces patients ont un potentiel de traitement. Souvent, la maladie de Parkinson est encore assimilée à un patient qui tremble. Mais les personnes qui commencent à tomber malades après 75 à 80 ans ne tremblent généralement pas.
Les gériatres ont une place dans les soins, y compris médicamenteux, car il existe un éventail assez large de possibilités de traitement chez les patients plus jeunes, et chez les patients de plus de 75 ans, la planification des traitements est facile à mettre en œuvre.
Quels sont les signes avant-coureurs ?
Ralentissement moteur constant ou fatigue, tout prend plus de temps qu'avant, ce sont des choses qu'il faudrait se dire "et si c'était la maladie de Parkinson ?".
Il faut aussi considérer la maladie de Parkinson lorsqu'un patient présente une dépression persistante et ne répond pas bien au traitement antidépresseur.
Que faire en cas de pathologie associée ?
Quels sont les traitements disponibles ? Les traitements efficaces sont les médicaments de dopathérapie Modopar et Simenet. Ils contiennent de la lévodopa, un précurseur du neurotransmetteur dopamine qui est déficient dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
En introduisant ce traitement progressivement et lentement, dans la grande majorité des cas, il y a une tolérance d'amélioration significativement des patients. Cependant, le traitement n'est que symptomatique. Cependant, il peut limiter l'apparition des phases gênantes de la maladie (dyskinésie, perte ou diminution marquée de la marche autonome, chutes, etc.) en quelques années.
En optimisant les traitements et les soins (grâce à la stimulation de la kinésithérapie, voire de l'orthophonie), on peut ainsi espérer retarder l'apparition des complications motrices, ainsi que les troubles neurocognitifs majeurs qui peuvent survenir des années plus tard dans la maladie de Parkinson.
Quels troubles entraîne la maladie de Parkinson ?
En plus des troubles du mouvement, la maladie de Parkinson est également une cause de troubles non moteurs :
- constipation réfractaire
- troubles du sommeil (liés à des douleurs généralement causées par une hypertonie, ou une incapacité à se déplacer confortablement dans le lit, ou un syndrome des jambes sans repos, ou des troubles du comportement en sommeil paradoxal...).
- maladie mentale (anxiété, dépression, hallucinations visuelles) ; - des problèmes d'hypotension orthostatique (en partie associés à un traitement antiparkinsonien), mais si nécessaire, un traitement peut être instauré pour limiter et empêcher le patient de sortir du lit ou de devenir malade.
- Maladie du sphincter de la vessie (urgence ou au contraire difficulté à uriner) Par conséquent, il est important que les gériatres envisagent un diagnostic de maladie de Parkinson et tiennent compte des signes non moteurs de la maladie.
Les conséquences de cette maladie sont multiples, mais avec un traitement approprié, la qualité de vie des patients peut être considérablement améliorée. L'intérêt des patients et de leur entourage est donc très important.